Exemples pratiques

« Design out waste ! » Autrement dit : intégrer des critères circulaires dès le départ et de manière systématique, afin de ne générer aucun déchet lors de la production et après l’utilisation. Une approche globale visant à garantir un maximum de cycles de vie tout en utilisant un minimum de ressources est ainsi requise.

Les principaux critères de conception sont la modularité, la possibilité de désassemblage, la facilité d’entretien, la maintenabilité et la réparabilité, la longue durée de vie, l’intemporalité, la possibilité d’utilisation en cascade et l’efficacité des matériaux. Les matériaux utilisés doivent être exempts de substances toxiques, séparables (composites alternatifs), et recyclables ou déjà recyclés.

La production selon des critères circulaires est essentiellement axée sur l’utilisation efficace d’énergies renouvelables et sur la prévention des déchets. Contrairement à la « production linéaire », soit l’extraction et l’utilisation de nouveaux matériaux, la priorité est donnée à la réutilisation de matériaux, et dans l’idéal au reconditionnement des produits. Cette approche entraîne souvent un retour aux réseaux et aux partenaires principalement locaux. L’accent est mis sur la collaboration plutôt que sur l’optimisation de sa production propre.

L’enjeu de la distribution ne porte plus seulement sur le prix de vente mais sur les coûts générés tout au long du cycle de vie. Les produits réintégrables dans le cycle sont par conséquent souvent proposés avec des garanties plus longues, des prestations de service, voire sous forme de modèles de location. En effet, l’économie circulaire ne fonctionne que si les produits reviennent à leur point d’origine (rétrologistique). Car personne ne connaît mieux un produit que son fabricant. Si les produits sont recyclés, leur désassemblage doit être garanti en vue d’une réutilisation. Des surfaces et trajets de transport optimisés doivent par ailleurs être envisagés dans la distribution.

L’économie circulaire implique un allongement de la durée d’utilisation des produits et des ressources. Les produits obsolètes font bien entendu exception, des alternatives plus respectueuses des ressources étant proposées sur le marché.

Utilisation optimisée = partage :
Dans le secteur de l’immobilier de bureau, le partage a lieu sous la forme de modèles de location et d’espaces de co-working. Mais la politique de bureaux partagés d’une entreprise est également conçue pour une utilisation optimale. Les meubles loués peuvent circuler au-delà des frontières de l’entreprise. Il est ainsi possible de réagir aux exigences nouvelles ou temporaires, ou simplement de renouveler le mobilier de temps en temps.

Utilisation optimisée = réutilisation :
Même pour un nouvel ameublement, il est intéressant de jeter un coup d’œil aux offres d’occasion, et donc d’envisager une réutilisation. Mais celui qui se contente de flâner dans les brocantes passera à côté des nouveaux fournisseurs (voir exemples ci-dessous). Pourquoi ne pas intégrer des meubles d’occasion ou vintage dans le bureau ? Ces derniers apporteront une touche de fantaisie dans l’activité quotidienne. Le marché de l’occasion propose de plus en plus de meubles de bureau. Il est judicieux de contacter directement les fabricants ou, en tant que fabricant, d’envisager une offre de seconde main.

Utilisation optimisée = réparation :
l’entretien et la maintenance sont aujourd’hui encore trop souvent négligés, en particulier pour le mobilier de bureau. Les fabricants et autres prestataires peuvent contribuer à la prolongation de la durée d’utilisation potentielle en proposant des contrats de services adéquats. L’intégration de ces questions dès la phase de conception permet de limiter les coûts de la main-d’œuvre et des pièces de rechange. Les protège-matelas ou les housses lavables, hélas encore trop peu utilisés, permettent de prolonger la durée de vie des matelas.

Utilisation optimisée = reconditionnement :
Les produits obsolètes ou qui ne sont plus fonctionnels peuvent être reconditionnés (remanufacturing). Les produits peuvent ainsi être remis à neuf, transformés en d’autres produits ou affectés à une autre utilisation, ou les composants peuvent servir de rechange pour un nouveau cycle de vie du produit.

Les produits recyclés sont déjà largement utilisés par les fabricants du secteur de l’ameublement. Ici également, il est important d’étudier avec précision l’écobilan et le cycle de vie du produit ainsi fabriqué. Le matériau produit est-il recyclable une deuxième fois, voire à l’infini, ou peut-il seulement être incinéré ?

On parle d’upcycling lorsqu’un déchet ou un produit est revalorisé à la suite de sa transformation, et de downcycling lorsque la matière ou le produit perd au contraire de sa valeur.

Il existe des matières premières primaires et des matières premières secondaires. Les matières premières secondaires sont des matières reconditionnées à partir d’un matériau déjà utilisé. Leur empreinte écologique est généralement plus faible. Après la collecte et le tri, les matières premières secondaires doivent toutefois très souvent faire l’objet d’un traitement intensif. Le plastique permet d’abord la fabrication de granulés, lesquels sont ensuite fondus pour obtenir de nouvelles matières plastiques. Ce processus reste, tout au moins à l’heure actuelle, plus complexe pour le reconditionnement des mousses.