Transformer les déchets en opportunités

Quelle est la mission de RethinkResource ?
RethinkResource est une entreprise suisse qui œuvre à la transformation de flux secondaires industriels en produits durables et innovants. Notre équipe soutient des producteurs industriels de toute l’Europe dans les domaines de la gestion de l’innovation, du développement de produits et de la technologie des procédés. Notre principale activité consiste à trouver des solutions créatives et généralement nouvelles pour les flux secondaires industriels qui finissent sinon à la poubelle. Nous encourageons l’upcycling plutôt que le recyclage. Nous travaillons par conséquent, tout au long du processus d’innovation – de la stratégie à l’ingénierie en passant par le développement de produits –, à la création de produits de consommation durables grâce à une innovation ouverte, en collaboration avec nos clients et partenaires.

Comment t’est venue l’idée de créer RethinkResource ?
J’ai rencontré une équipe d’étudiants qui travaillait sur un projet consacré à la réutilisation des déchets industriels. L’idée ne m’a ensuite plus quittée et c’est ainsi qu’est né RethinkResource.

Quels sont ou ont été les principaux obstacles lors du transfert de flux de déchets ?
C’est variable, mais les problématiques récurrentes de la valorisation des flux secondaires sont toujours la qualité, la continuité, la sécurité et les réglementations. Ce sont toutefois tous des thèmes qui peuvent être traités et sur lesquels on peut influer – généralement positivement. Aucun projet n’a jusqu’ici dû être abandonné faute de solution. Lorsque l’on met en relation des partenaires qui négocient entre eux ces flux secondaires, l’assurance qualité, les quantités et la régionalité sont des sujets particulièrement importants. Les quantités nécessaires pour un flux secondaire ne correspondent généralement pas aux quantités disponibles. Il nous faut alors soit trouver plusieurs fournisseurs capables de répondre à un besoin, soit répartir les quantités dont dispose un fournisseur entre plusieurs clients. La démarche peut s’avérer délicate, d’autant plus que le transport de flux secondaires sur de longues distances n’est généralement pas rentable. C’est pourquoi nous misons sur des solutions locales.

Quels sont vos plus grands succès à ce jour ?
Il s’écoule généralement un certain temps avant que nos clients lancent leurs produits, le tout dans la plus grande confidentialité bien sûr. Un projet mené avec Swissmill à Zurich a toutefois déjà été communiqué. L’objectif est d’utiliser les sous-produits de meulerie (son etc.) comme substrat de culture de champignons nobles suisses.

Quels flux de déchets pourraient être utilisés dans le secteur de l’ameublement ?
Ils sont nombreux : tous ceux qui présentent une valeur structurelle ! Les scories (par exemple générées par les cimenteries), peuvent servir à la fabrication de céramique, de matériau de remplissage ou d’isolation, ou encore de coussins. Les flux secondaires alimentaires contenant des fibres sont adaptés à la fabrication de textiles (balles d’avoine, coquilles de noix, peaux de bananes, etc.), de même que les chutes de tissu ou de plastique. Le potentiel est immense.

Quels sont tes exemples préférés de réutilisation des déchets ?
Ceux qui, dans une démarche d’économie circulaire, réintègrent dans de nouveaux produits des matériaux qui étaient jusqu’ici jetés. Et les exemples sont déjà nombreux. Il y en a deux que j’aime beaucoup : les pailles à base de marc de pomme et le shampoing à base d’okara (flux secondaire de la production de lait de soja).